velo2.gif (30665 octets)

terre1.gif (56266 octets) velo2.gif (30665 octets)

             

Voici un extrait de l'interview d'Antoine et Olivier :

 

Question : Pourquoi allez-vous faire ce voyage ?

    Réponse : C'est une question piège ! Disons que nous sommes étudiants, on a envie de voyager. Auparavant on a déjà un peu voyagé, ce qui nous a donné le goût de voir des gens, de voir des choses. On a aussi rencontré des personnes qui avaient fait la même chose et qui nous ont vraiment mis l'eau à la bouche en nous expliquant  ce qu'ils avaient fait, en nous montrant des photos... On s'est dit : cela, on peut peut-être le faire aussi. On a commencé à y réfléchir... et voilà... (Olivier)
    On avait envie de se promener tant que l'on pouvait encore se promener. Parce qu'après, quand on travaille, c'est plus difficile... On est marié, on a des enfants... On va se promener maintenant ! (Antoine)

Q : Pourquoi avez-vous choisi de le faire à vélo ?

    R : On part à vélo pour deux raisons : d'abord, c'est moins cher que de partir en voiture. Et surtout parce que le but du voyage c'est de partir dans différents pays et de rencontrer  des enfants, des adultes pour savoir comment ils vivent. Le vélo, cela ne va pas très vite, on a le temps de rencontrer les gens... Ils ont le temps de nous dire bonjour ! (Antoine)

Q : Savez-vous parler d'autres langues que le français ?

    R : On sait parler tous les deux l'anglais à peu près bien. Et moi, un petit peu l'espagnol et un peu l'allemand. (Olivier). Sinon on parlera avec les mains ! (Antoine)

Q : Quels pays allez-vous traverser ?

    R : Bon, on va se servir du planisphère pour vous montrer, cela sera plus simple... Alors, on part de France, on descend jusque dans le sud, on arrive en Italie. A la pointe de l'Italie on prend le bateau jusqu'en Grèce. On descend jusqu'à Athènes. Ensuite, normalement, on prend l'avion jusqu'en Turquie (Ankara). Là, on prend la direction de la Syrie, Israël,  Égypte (tout le Moyen-Orient). En Égypte, avion jusqu'en Inde. (Olivier).
            Je prends la suite... Donc après, on va visiter un peu l'Asie : on commence par l'Inde, on va au Népal, c'est l'Himalaya ! On se promène dans le Népal, on redescend en Inde et là on va jusqu'au Bengladesh (à Dacca) où l'on prend un avion pour aller en Thaïlande et on descend jusqu'à Singapour (c'est la pointe de l'Asie du Sud-Est). A Singapour, petit saut en avion pour  aller en Australie (l'Australie est complètement à l'opposé de la   France). On y restera une bonne dizaine de jours. On prend encore un avion qui nous emmène jusqu'à Tahiti. De Tahiti on va à l'île de Pâques et on s'en va (par avion) en Amérique du Sud, au Chili (à Santiago). Et on traverse l'Amérique du Sud jusqu'à Buenos Aires en Argentine... Comme on n'a pas de flotteurs sur les vélos, on reprend l'avion qui nous emmène en Afrique (en Afrique du Sud) à Johannesburg. Puis on remonte l'Afrique par le Mozambique, le Zimbabwe, le Malawi, la Tanzanie, jusqu'au Kenya et au Kenya, comme il faut qu'on rentre pour poursuivre nos études, on reprend un avion qui nous amène à Toulouse en France et on fait les derniers kilomètres en France pour remonter jusqu'à notre école à Beauvais ! (Antoine)
        Donc on aura fait  cinq continents : l'Europe, (et le Proche-Orient), l'Asie, l'Océanie, l'Amérique du Sud et l'Afrique. (Olivier)
        Pour les kilomètres à vélo, c'est difficile de savoir exactement combien cela va faire précisément car l'itinéraire peut changer un peu suivant les gens qu'on va rencontrer, les difficultés qu'on aura, etc... Mais en gros, cela fera entre 18 000 et 20 000 km... (Antoine)

Q : Est-ce que vous allez traverser des déserts ?

    R : On va aller dans des déserts mais pas dans des déserts comme vous l'imaginez. Ce ne seront pas des déserts avec des dunes de sable, pas d'eau pendant des milliers de  kilomètres, personne (juste un serpent à sonnette ou un cactus) ! En Jordanie, en Israël et en Égypte, là-bas, il y a plein de petits déserts (par exemple le désert du Sinaï) : c'est vrai qu'il n'y a quasiment personne qui y habite, à part les bédouins (les nomades), il n'y a presque pas d'eau, mais bon..., tous les 50 ou tous les 100 km il y a quand même des villages... Ce sont plutôt  des déserts de pierre que de sable et en fait il y a une route qui traverse ces déserts. (Olivier)
    Il y a aussi des déserts froids, par exemple quand on sera au Népal, en pleine montagne, ce ne sera pas le vrai désert, mais ce sera un peu désertique parce qu'il n'y a presque personne...  En  Amérique du Sud aussi, quand on partira du Chili pour aller en Argentine il y a toute une partie qui s'appelle la Pampa : c'est un désert vert. Ce sont de grandes étendues vertes et c'est toujours tout droit ! (Antoine)

Q : N'avez-vous pas trop peur des animaux sauvages que vous rencontrerez ?

    R : En fait, on ne sait pas si on doit avoir peur ! Quand on y réfléchit parfois on se dit :"eh bien oui c'est vrai, comment fera-t-on devant un ours ou une meute de chiens sauvages...?" Mais les gens qui ont déjà fait des voyages comme cela nous ont dit que l'important c'était de ne pas montrer qu'on avait peur et d'essayer de réagir le plus calmement possible.(Olivier)
    Il y a très peu de gens qui se font agresser par des animaux. Finalement le plus dangereux comme animal, c'est l'homme...Si l'on a peur de quelque chose, c'est d'une agression (mais de la même façon que l'on peut se faire agresser en France)... (Antoine)

Q : Quand allez-vous terminer votre voyage ?

    R : Normalement, mais on n'en est pas sûr, au mois d'août de l'année prochaine (en l'an 2000). Cela fera à peu près dix mois de voyage. (Olivier)
    On ne sait pas si on arrivera le 5 août ou le 25 août car on ne peut pas savoir comment exactement on avancera. Le but du jeu ce n'est pas de savoir précisément la date du retour, mais c'est de se promener et en fonction des gens que l'on rencontre de prendre tel ou tel chemin... (Antoine)

Q : Allez-vous en Alaska ?

    R : Non, tout notre voyage, on a essayé de le faire toujours proche de l'équateur (comme cela il ne fait pas trop froid et en vélo c'est agréable !). L'Alaska c'est quand même très fort au Nord  et c'est plein de neige alors en vélo... Ce n'est pas drôle de pédaler dans la neige ! (Antoine)

Q : Est-ce que vous êtes déjà partis à l'étranger ?

   R : Moi, je n'avais jamais fait de voyage en vélo comme celui-là... Mais l'an dernier j'étais parti travailler en Afrique du Sud... Je suis allé aussi en Israël. (Olivier)
Moi, j'avais déjà fait un peu de vélo. J'avais fait le tour de la Hollande en vélo... Et puis je suis allé au Canada. Mais un grand voyage comme celui que l'on va faire, c'est la découverte ! (Antoine)
    Oui, le matin, on ne saura pas où l'on couchera le soir... Il faudra se débrouiller pour se loger, se nourrir... (Olivier)

Q : Depuis combien de temps préparez-vous ce voyage ?

    R : Cela fait depuis longtemps ! Chacun de notre côté , on avait envie, avant de finir nos études de partir voyager pendant une année. Et au début de l'an dernier, en discutant ( on est dans la même classe), on s'est rendu compte que l'on avait la même idée. On a donc décidé de partir en vélo et cela fait plus d'un an que l'on s'occupe de trouver de l'argent, d'acheter le matériel, les billets d'avion, de préparer l'itinéraire... (Antoine)

Q : Est-ce que vous vous êtes beaucoup entraînés ?

    R : On nous a dit : "il n'y a pas besoin de trop s'entraîner. Si vous êtes en forme, si vous faites des étapes de longueur progressive, cela ira... ". L'entraînement se fait au fur et à mesure. Le premier jour, c'est 50 km, bon, c'est un peu dur, le deuxième jour même chose, puis le troisième on en fera 60, 80 et ensuite cela viendra ! On s'est quand même dit qu'il fallait que l'on s'entraîne un peu ! Cet été on a roulé tous les deux : on est parti une dizaine de jours dans le Massif Central. Et on s'entraîne un peu après le travail, une heure, deux heures, trois heures, cela dépend. (Olivier)
    Mais ce n'est pas une course cycliste ! On n'est pas obligé de faire 120 km le plus vite possible, comme au Tour de France ! On va y aller doucement ; on va à la même vitesse que vous ! (Antoine)
    Mais il faudra que l'on se force à faire un minimum de kilomètres, sinon on n'est pas arrivé ! (Olivier)
    En moyenne par jour, on fera 70 km. A la fin du voyage on aura des cuisses grosses comme cela ! (Antoine)

Q : Combien de fois prendrez-vous l'avion ?

    R : Ah ! Il faut que l'on recompte...Une fois entre la Grèce et la Tunisie. Une fois entre l'Egypte et l'Inde. Si on n'arrive pas à avoir une autorisation pour passer à vélo en Birmanie, une fois entre le Bengladesh et la Thaïlande... Entre Singapour et l'Australie... Puis, entre l'Australie et Tahiti, Tahiti et l'île de Pâques, l'île de Pâques et le Chili. Enfin entre l'Argentine et l'Afrique du Sud et pour terminer du Kenya jusqu'à Toulouse. Cela fait neuf fois ! (Olivier)

Q : Avec quelle somme d'argent allez-vous partir ?

    R : Avec beaucoup d'argent ! (Olivier)
    Non, cela demande beaucoup d'argent mais avant de partir uniquement. Car il faut des vélos un peu spéciaux (on en reparlera). Ce ne sont pas des vélos classiques. Il faut qu'ils puissent supporter beaucoup de poids, il y a du matériel spécifique (comme des sacoches spécialement adaptées) etc... Il y a plein de choses que l'on a dû acheter et qui coûtent chères ! Une fois l'équipement acheté, il reste les billets d'avion. Mais ensuite pour vivre tous les jours, pour manger, cela ne coûte pas très cher : il y a des pays où avec 3 F on peut manger, durant une journée, très bien. Et on va se faire accueillir chez quelques personnes. Donc le budget pour vivre pendant un an n'est pas très élevé. (Antoine)

Q : Comment allez-vous fêter le Nouvel An ?

    R : Normalement, à cette époque, on sera en Jordanie. On aimerait bien se retrouver dans un site archéologique qui s'appelle Pétra. C'est au milieu du désert dans des canyons : toute une ville est sculptée dans ces canyons. Il y a un temple énorme... (Olivier)
    C'est un peu comme les maisons troglodytes au bord de la Loire mais en beaucoup plus grand ! (Antoine)
    Et c'est dans de la pierre rouge, c'est "vachement" joli ! On a trois amis qui viendront nous rejoindre quelques jours avant et quelques jours après et on passera le Nouvel An, là-bas !(Olivier)

Q : Combien de fois par mois allez-vous nous écrire ?

    R : Dès que l'on pourra aller sur Internet on vous enverra un petit mot. Mais on ne sait pas très bien à quel moment on se trouvera dans des grandes villes où l'on pourra se connecter. A priori, cela sera en moyenne toutes les trois semaines. (Olivier)
    Peut-être qu'au début du voyage, on trouvera facilement des endroits où il y a des ordinateurs pour vous écrire. Parfois, quand on sera dans certains pays on aura plus de mal, donc pendant un mois, un mois et demi on ne pourra pas vous écrire par Internet. Alors on vous enverra une carte postale ... C'est aussi un peu en fonction de vous. Cela dépend si vous avez beaucoup de questions. On lira toujours ce que vous nous aurez écrit, c'est important ! Mais disons que toutes les trois semaines environ, vous aurez des nouvelles ! (Antoine)

Q : Qu'est-ce que vous emportez pour dormir ?

    R : Eh bien, là-dedans, il y a deux sacs de couchage (qui peuvent nous protéger jusqu'à -20°C), deux tapis de sol (pour s'isoler du sol), et une tente. (Olivier)
On a prévu des sacs qui sont étanches, comme cela, s'il pleut, la tente et les duvets seront toujours au sec ! Si nous, on est mouillé, c'est plus facile de se sécher soi, que de sécher ses affaires. De plus, on aura une grande cape avec une capuche, des pantalons "cycliste" qui collent à la peau et qui sèchent assez vite. Là, pour l'instant on a un poncho, cela fait un peu comme un Père Noël, cela protège devant et derrière. Ce n'est pas très élégant mais la pluie peut tomber ! (Antoine)

Q : Quel est le type de vélos que vous utiliserez pour faire le tour du monde ?

    R : Ce sont des VTT normaux sur lesquels on a rajouté un porte-bagage à l'arrière, un porte-bagage à l'avant. Les pédales, le pédalier, les moyeux ont été remplacés par du matériel très solide. Les pédales sont un peu spéciales, vous voyez : on accroche les chaussures sur ces pédales. Regardez ; vas-y, Antoine, fais-nous un défilé de mannequin ! Les chaussures se fixent bien dessus et on ne peut pas les enlever ! (Olivier)
    Ces pédales ont deux petites barres métalliques et c'est comme sur des skis en fait, car sous les chaussures, on a une pièce qui vient se fixer dedans. Comme cela, quand je suis sur le vélo, je suis accroché. Il ne faut pas tomber car sinon on a du mal à décrocher les pieds. Mais c'est beaucoup plus pratique pour pédaler. On n'a jamais le pied qui bouge et on pédale avec la bonne partie du pied (juste avec les doigts de pied, c'est là que l'on a le plus de force). Ces fameuses chaussures, c'est une société qui nous les a données pour qu'on puisse les tester sur tout notre voyage. Ensuite on dira à cette société quelle partie de la chaussure s'est abîmée le plus vite, ce qui a bien tenu, etc... C'est pour cela que la couleur (fluo) , on ne l'a pas choisie ! (Antoine)

Q : Combien de roues de secours emportez-vous ?

    R : Pour les roues de secours (!), on va emporter chacun un pneu   dans nos sacoches et des chambres à air. Mais la société Hutchinson qui fait ces pneus, quand on lui téléphonera en cas de problème, elle nous enverra un pneu de rechange, n'importe où (dans une ville) où on sera. Cette société est un partenaire, c'est un sponsor (comme la société pour les chaussures), c'est-à-dire que dans notre projet il y avait quelque chose qui les intéressait. Alors ils nous ont donné du matériel ou de l'argent et en contrepartie on essaie de leur faire un peu de publicité et on leur dira comment cela s'est passé avec le matériel (par exemple, si tous les 1000 km le pneu se déchire toujours au même endroit, on leur expliquera et ils  pourront regarder ce qui ne va pas et résoudre le problème. Donc ils nous donnent du matériel et en échange on leur donne des informations pour améliorer ce matériel.(Antoine)

Q : Votre vélo sera-t-il lourd ?

    R : Le moins possible ! (Antoine)
    Le vélo fait 13 kg. (Olivier)
    Cela n'est pas très lourd (même si les vélos de course sont beaucoup plus légers). Mais nos vélos sont très costauds, par exemple le porte-bagage n'est pas un porte-bagage classique. Il a été fabriqué sur mesure : il est beaucoup plus large.(Antoine)

Q : En quelle matière sont vos vélos ?

    R : Ils sont en acier. (Antoine)
    On avait le choix : on pouvait utiliser des matières à la pointe de la technologie (très légères et solides) mais le problème c'est que c'est difficile de réparer en Asie, en Amérique du Sud ou en Afrique car ce sont des matières peu utilisées là-bas. On s'est dit, on va prendre la matière la plus simple, c'est l'acier et comme cela, quand on sera au fin fond de la Thaïlande par exemple, les gens seront toujours capables de réparer. (Olivier)
    Si le cadre casse, et s'il est en aluminium, il faut changer tout le cadre ! Par contre, si c'est un cadre en acier, dans toutes les fermes on peut trouver un poste à souder et réparer. (Antoine)

Q : Comment allez-vous faire pour tout transporter ?

    R : Dans les sacoches on peut mettre "plein de trucs" ! Par exemple à l'arrière, on a deux sacoches chacun  dans lesquelles on mettra tous nos habits, une trousse de toilette et une serviette. Ensuite sur le porte-bagage arrière, deux gros sacs : moi, je mets les deux sacs de couchage et Antoine, lui, a la tente .../... Ici c'est la sacoche de guidon, ici, en dessous le tapis de sol roulé. Dans la sacoche du guidon , on met toutes les choses dont on peut avoir besoin immédiatement : les couteaux, les cartes, les "Mars" ! (Olivier)
    C'est un peu notre sac à main. (Antoine)
    Il y aussi les médicaments, les lunettes, les gants. (Olivier)
    Au total, on aura à peu près 40 kg de chargement (avec le poids du vélo). Avec le bonhomme dessus, cela fera environ 100 kg...C'est pour cela qu'ils nous faut des roues solides. (Antoine)

Q : Avez-vous des vitesses sur votre vélo ?

    R : A ton avis ? Oui, on a 3 plateaux à l'avant, et à l'arrière il y a 9 pignons. Donc en tout cela fait 3 x 9 = 27 vitesses. C'est un peu beaucoup. On n'a pas encore réussi à utiliser les 27 ! (Antoine)

Merci Antoine et Olivier d'avoir si gentiment accepté de répondre à toutes les questions !

           *  questions réalisées et posées par les élèves ; texte saisi par l'enseignant. 

<retour "rencontre avec Cham et Oliv">